La gymnastique rythmique

Bianka Panova est considérée comme l'une des plus talentueuses gymnastes rythmiques de tous les temps. Elle fut la première gymnaste à remporter cinq médailles d'or lors d'un championnat du monde. C'était en 1987 à Varna et cela lui valut d'être inscrite au Guinness des records, au même titre que les huit notes parfaites qu'elle obtint lors de cette compétition. À l'aise sur tous les styles de musique, elle exécutait ses exercices avec beaucoup de caractère, combinant originalité et haut niveau de difficulté. Vera Tomova, son premier entraîneur au Levsky Gymnastic Club de Sofia, avait pourtant jugé dans un premier temps que Bianka, malgré des qualités physiques indéniables, n'avait "aucune perspective gymnique". Tomova fera néanmoins preuve d'une grande ténacité. Elle ne "lâche" pas Bianka, la fait travailler durement, l'aide à dépasser ses propres limites. En 1985, le fameux "prodige de Tomova" remporte, à l'âge de 15 ans, sa première médaille d'or en championnat du monde grâce à un magnifique enchaînement au ruban.

Palmarès
1985 / Championnat du monde de Valladolid (Espagne)
        3eme du concours général et 1ere de la finale ruban
1986 / Championnat d'Europe de Florence (Italie)
        1ere du concours général, 1ere au ballon et au ruban, 2eme à la corde
1986 / Coupe du monde à Tokyo (Japon)
        1ere au ballon et au ruban, 2eme à la corde
1987 / Championnat du monde de Varna (Bulgarie)
        1ere du concours général et à toutes les finales par engin
1988 / Championnat d'Europe d'Helsinki (Finlande)
        1ere au cerceau et au ruban
1988 / Jeux olympiques de Séoul (Corée du Nord)
        4eme du concours général
1989 / Championnat du monde de Sarajevo (Yougoslavie)
        1ere du concours par équipe avec la Bulgarie, 2eme du concours général, 1ere à la corde et au cerceau, 2eme au ballon

Anecdote
Un an après avoir raflé tous les titres au championnat du monde de Varna, Bianka Panova est l'évidente favorite des jeux olympiques de 1988. Mais, depuis un an, les conflits se multiplient entre la gymnaste et son entraîneur, Neshka Robeva. Le climat devient glacial à la veille des JO. "Ces tensions m'ont coûté le titre à Séoul", raconte Panova. Après trois exercices parfaits, une chute d'engin à la fin de son enchaînement aux massues la condamne à la quatrième place, derrière Marina Lobtach, sa coéquipière Adrianna Dunavska et Alexandra Timoshenko. "Après les Jeux Olympiques, je suis tombée dans une profonde dépression, se rappelle Bianka. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec la gymnastique. Chavdar, mon mari était alors la seule personne qui croyait en moi. Il me disait que je ne pouvais pas arrêter le sport de cette façon, que je pouvais redevenir la reine de la gymnastique rythmique, que j'avais encore des choses à montrer au public. C'est lui qui m'a donné la force de reprendre l'entraînement". Bianka allège son rythme d'entraînement : "Avec Neshka, j'avais l'habitude de travailler 16 heures par jour, je suis passée à trois heures le matin et l'après-midi. Une méthode plus ciblée, moins exténuante et tout aussi productive, puisque, dès les championnats du monde de 1989, Bianka décroche une médaille d'argent au concours général et s'impose à la corde et au cerceau. "C'est la performance la plus satisfaisante de ma carrière". Ce sera la dernière grande compétition de Bianka Panova : "Je n'ai pas décidé de me retirer, mais les conflits qui m'opposaient à Robeva m'ont exclue de l'équipe nationale. Face à toute cette animosité, je n'ai pas voulu continuer à concourir pour la Bulgarie".

Reconversion
Bianka Panova et son mari, Chavdar Ninov, ont quitté la Bulgarie pour s'installer en Italie. Bianka y entraîne durant deux ans la championne italienne Katia Pietrosanti.
Le couple réside aujourd'hui en Belgique avec leur fils Richard. Jusqu'à début 2001, Bianka entraîne à Gand au club de gymnastique rythmique Happy Gym. Elle y coache plusieurs bonnes athlètes belges et notamment la championne nationale Elke De Backer. "En Bulgarie, l'entraînement est la priorité. Ici, il faut penser à l'école, la famille…, les gymnastes ont beaucoup d'autres choses dans leur vie. C'est beaucoup plus difficile d'avoir de très bons résultats en Europe de l'ouest, car il n'y pas autant de soutien des gouvernements". Bianka a également mis au point sa propre méthode d'assouplissement et s'occupe de la préparation physique d'athlètes non gymnastes, du football au golf, en passant par l'aérobic. Cette grande championne, qui a étudié le ballet classique et la danse modern-jazz, avoue "se maintenir toujours en forme" pour participer à des démonstrations gymniques, des représentations de danse… "Une fois que vous avez ressenti ce plaisir, vous ne pouvez pas l'oublier, et vous voulez toujours le ressentir".